L'imposture éclesiastique dévoilée

    PROMESSE

    Le conseil des grands arbres a eu lieu, c’est sûr
Il se murmure même des vérités que l’oiseau serait bien en peine de répéter
Parce que,
Parce qu’il n'est plus sûr que l'Arbre ne soit qu'arbre
—Moi je l’ai vu scintiller de mille étincelles d’or, oui monsieur—
Parce qu’il y a le ciel si bleu si transparent
Il se dit même que le ciel ne serait plus que l’idée du Ciel
Parce qu’il fait si beau
—La messe est dite— s’écrie le faucon
Parce qu’ici se perd la vieille certitude séculaire des règnes à dormir debout qu'on nous a vendue au prix du sang
Parce que Le prétendu Mystère n’en est plus un
— Il y a tant de lumière —
Au seuil des courants d’air des nudités
Un astre qui monte ou qui descend
Parce que plus rien n’est définitif
Ni les mots d'hier sclérosés par les siècles
Ni le chant de l’oiseau
Ni le frisson de l’arbre
Ni le froid ni la nuit
Ni les amours d’avant hier
Ni la chair de l'air comme un trop vieil habit mité de nos errances
Ni les larmes enfantines
Ni la fourmi qui se fout de vous
Plus rien qui soit gravé dans le marbre
Parce qu’il y a une cabane en bois au beau milieu de la clairière
Une énorme flaque de soleil qui ne serait plus que l’Aimante
Parce que c’est si beau
Ou bien parce que la pluie
De ses mille doigts féeriques quand l’oiseau se tait
Parce que les vagues auprès comme des voix lointaines
Parce qu’un rire à jamais suspendu
Parce que la Promesse établie
—L’Instant si peu concevable—
Parce que le Vent
Parce que la rive demain peut-être
Parce que l’or du temps
Parce que la Vie


Poème librement inspiré de LA RÉVÉLATION D’ARÈS
https://www.adira.net/fr/la-revelation-dares/

Septembre 2020

 

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